Mercredi il faut beau et c’est bien pour rouler. Je vais rendre visite à mon ami L., ferronnier à Aguas Mortes. Ça fait 60 bornes. Départ vers 9h00. Je suis l’Euro Vélo 8, elle fait des dédales dans la plaine de Beaucaire alors qu’il faudrait seulement arranger les bords du canal du Rhône à Sète pour en faire une magnifique voie verte mais c’est pas pour aujourd’hui alors on passe dans la campagne. Ça tournicote dans tous les sens Est, Sud, Est et j’ai l’impression de me perdre. Je hèle un cycliste qui s’apprête à me doubler et lui demande le chemin pour St Gilles.
« Suivez moi, j’y vais »
Ouais, d’accord mais son vélo de course en carbone a l’air de tracer grave
« Non mais j’y vais tranquille »
Alors d’accord
C‘est vrai que j’arrive à suivre mais ça roule tout de même vite. Il connaît la route par cœur, fait partie d’un club et a mis pas mal de temps pour établir ce parcours car ce n’est pas évident avec tous les chemins qui ne mènent nul part. Mais on arrive à St gilles et on continue vers Gallician (D179) et le début de la voie verte.
Sur le chemin on double un cycliste un peu chargé et cramé par le soleil. Je lui cause mais il ne parle pas français : espagnol ??? Si si si si si.... En fait Argentin de Mendoza.
A Gallician, Philippe (le vélo de course) nous abandonne pour entrer chez lui (Nîmes) et je reste avec Ezéquiel (l’Argentin). Nous restons un bon moment à échanger au bord du canal. Il en profite pour de faire un méga casse dalle : pain, raisins secs, fromage et saucisson. Je me contente de fruits secs. Il me raconte sa vie et après 45mn de paroles ininterrompues s’excuse presque mais il n’avait pas parlé avec quelqu’un dans sa langue depuis un bon moment. Je peux comprendre.
Parti d’Andorre après le confinement, il a roulé jusqu’à Venise ; la Slovénie puis passé par l’Autriche, l’Allemagne puis la Suisse, la via Rhôna et le voila vers le retour sans savoir s’il pourra de nouveau travailler à Andorre la saison prochaine. Si pas possible, il retournera en Argentine.
Ouahou!!!!!! Sacré voyage de presque 4500km depuis le 4 juillet. Ça fera 5000 au Pas de la Case.
Je le quitte pour continuer jusqu’à Aguas Mortes où L. m’attend pour le déjeuner. Encore 10 kil et j’aurai donc fait 62 kil en 2h30…..pas dégueu. Faut dire que le vélo de course m’a bien tiré.
L. est dans son atelier devant un grand escalier magnifique en forme ellipsoïdale. Il finit de faire quelques trous et on va prendre l’apéro, toujours dans son bar planqué. Un pt blanc poour lu et un panach pour moi .il ait soif.
Un bon pti resto pour continuer et retour à l’atelier pour…..une petite sieste...tu parles, les bestioles nous font chier grave alors on décide pour la plage. L’Isuzu double cab nous emmène sans problème.
On va chez les culs nus..
ouaou...y’a plus de monde qu’à Lacanau.
Faut trouver un créneau
mais l’eau est délicieuse
on s’y plonge sans réfléchir.
Douceur de vivre.
Je rentre par le train
L. rendrez vous avec un client pour des trucs à réaliser
il me dit qu’il y va mollo
il prend pas trop de boulot
il a bien raison
les Warmshowers sont de retour. Faut dire que c’est l’époque idéale pour voyager. Pas trop chaud et moins de monde sur les routes. Du coup, je reçois une demande d’une Allemande en provenance de Munich. C’est d’accord je dis. Elle vient lundi.
Sur son profil il y a un commentaire vraiment bizarre d’une suissesse qui l’a reçue. Elle me confirmera (Katarina est psy) que la femme avait un comportement un peu tordu et que ce commentaire l’a profondément choquée. Mais tout s’est bien passé et elle est restée un peu plus longtemps que prévu chez moi .
Nous avons passé la journée au marché puis dans les rues de Bkr où elle a acheté du chocolat et nous avons visionné un film anglais des années 60 (Sammy Going South de Alexander Mackendrick : histoire d’un jeune garçon qui se retrouve orphelin et qui traverse l’Afrique depuis Le Caire jusqu’à Durban).
Le soir c’est mon amie S qui l’a reçoit chez elle car je sui absent. Elle veut aller à Rome après avoir fait demi tour vers l’Espagne. Elle pensait rejoindre Séville où elle a fait ses études. Mais Covid en a décidé autrement. Nous avons échangé en espagnol ce qui nous a ravi….
Un autre couple a débarqué chez moi : des circassiens à vélo...et quels vélos….matez le matos...presque 90g chacun. Y’a toute leur vie dans ces bagages. Je les avais rencontrés lors du Tour Alternatiba à Arles en 2015 et hop les voila qui sonnent à ma porte. Encore une super soirée remplies d‘histoires incroyables.
Le lendemain, je les accompagne jusqu’à la Chapelle St Gabriel pour les mettre sur le bon chemin. Ils vont jusqu’à Salon puis Toulon où un bateau les emmènera jusqu’en Sardaigne et après la Sicile pour passer l’hiver au chaud.
Lundi, c’est moi qui part. Je vais voir mon pote J. qui habite près de Grasse. Ça va être super de voyager.