A Lacanau, les vagues sont balaises
A Lacanau, les vagues sont balaises
et les surfeurs qui les chevauchent
pas des moindres
hier les longs gauche offraient des rides de folie
et les meilleurs d’entre eux
nous ont donnés un grand spectacle
moi je me contente de plonger dans l’écume
essayant de ne pas trop me faire secouer
par les vagues traîtresses
mais j’ai beau faire gaffe
je me prends de belles claques
hier tout était en parfaite harmonie
un océan qui accueille les corps
a une température idéale
pour y rentrer et y rester longuement
des vagues assez hautes pour se faire plaisir
mais pas trop hautes pour hésiter de les affronter
des gens qui prennent tous du plaisir
on se baigne tous à poil
c’est le coin des culs nus
comme on dit ici
et ça me va bien
le corps libre comme l’esprit
Je suis arrivé il y une semaine
pas de problème avec le train
parti et arrivé à l’heure parfait
ça marche bien ce truc
faut le dire alors
après ça se complique
c’est la saison morte il paraît
alors les bus se font rares
4 heures d’attente
je tente une expérience
sortir de la ville en tram et bus et puis le stop
mais le temps de comprendre comment faire
je perds une heure à expliquer mon projet au personnel du transport urbain
« Merci, mais cet arrêt de bus
géographiquement, il se trouve où sur la carte ? »
mais c’est bon j’y arrive
une première voiture m’emmène jusqu’à Ste Hélène
et puis après, c’est la loose totale
presque une heure sans bouger
que ça soit les vieux, on peut comprendre
mais les jeunes qui se la pètent grave
en combi Volks avec lunettes branchouilles et cheveux dans le vent
on se demande s’ils ont été jeunes dans leur vie de merde
je me venge avec moult doigts d’honneur sur leur passage
mais je dois me rendre à l’évidence
c’est pas comme ça que je vais arriver à Lacanau
demi-tour
j’interpelle un quidam à un stop et en forçant un peu
il me dépose à l’arrêt de bus
j’avais vraiment pas envie de me taper ces 4 bornes à pied
reste plus qu’à attendre le bus…..40mn
Je continue mon job intérimaire de réparateur de vélo
le semaine dernière c’était celui de mon amie S.
qui part en week-end avec des freins foutus
et des pneus à plat ou presque
je change les patins dans le train qui nous emmène
au Grau du Roi
sur la route un loueur à la Grande Motte
nous prête sa pompe idoine
on peut continuer
mais j’ai beau lui avoir dit et redit
qu’il fallait qu’elle change ses pneus
elle ne l’a pas fait
et arrivés à Sète
elle avait crevé
heureusement nous étions arrivés à bon port
de Sète
mais la balade a été belle
en passant par les chemins de halage
et l’abbaye de Maguelone
mais les indications des voies vélo sont vraiment mauvaises
et il faut bien connaître les chemins
pour pas se paumer
ça va je connais
A Lacanau ça continue, les vélos de mes amies
A. et F. sont dans le même état
plus de freins
bon j’aime bien et ça m‘occupe
J.Paul a profité de la prime de 50€
pour faire réviser son vélo
elle en avait bien besoin
totalement négligée la bici
comme si ce véhicule du futur
n’avait, à ses yeux, aucune importance
la parenthèse lacanienne
fait partie de ces moments privilégiés
de l’année
où le corps se gave de soleil et d’iode
où le temps ralentit à son maximum
où le silence de la nuit
ne vient pas perturber nos rêves
il y a les oiseaux et leurs chants
qui égayent l’espace
les écureuils et les hérissons
qui viennent grappiller les restes de nos repas
les écureuils c’est le matin
les hérissons la nuit
une Mascaret pour le dernier soir (bière bio locale esstra)
le retour s’est bien passé
partir de la campagne fait mieux envisager
la longue traversée de la ville par des rues
où l’on pense impossible qu’un bus puisse passer
mais il passe
la gare de Bordeaux est bondée
et elle pourrait presque s’appeler la gare de Baillardran
tellement il y des boutiques de cette marque
mais les canelés à 2.60€ le bazar
c’est pas donné pour tout le monde
je m’abstiens
sur les conseils de mon pote JP
je la traverse en sous sol et j’arrive dans le quartier Belcier
ancien quartier ouvrier
qui se transforme en quartier moderne
avec ses immeubles contempouriens
où les architectes se font la guerre
ça va ressembler à Lyon et sa Confluence
un de plus réservé aux bobos et friqués
mais l’avantage c’est que cette nouvelle gare est encore désertée par la foule
on respire et c’est calme
y’a bien un sdf qui profite des prises de courant pour jouer à des jeux vidéos
le téléphone à fond, la guerre fait rage
le chien dort tranquillement sur sa couverture
train pour Toulouse où je m’arrête ce soir chez des amis
fin des vacances