Grand tour des Ecrins et de l'Oisans - 27/07>>>04/08 - 9 jours / 120km et 10350m de déniv+
Re-bonjour. Après une semaine de repos bien mérité, et les quatorze jours passés en Hte Maurienne et Vanoise, il est temps de repartir. On ne va pas rester à cramer sous le soleil du sud et ses température innommables et attendre que les journées se passent. De l’action non de dlà !!!!!
Cette fois c’est avec Craquotte que je repars. Je ne veux pas me retaper les 7 heures de train tchouk tchouk nougat jusqu’à Briançon et puis elle a bien droit à son voyage annuel elle aussi.
J’ai rendez vous le dimanche soir à Monêtier les Bains pour un départ le lundi. C’est encore ‘La Vie Sauvage’ qui s’est occupé de tout réserver car presque impossible de partir en solo au vu du monde qui se balade en montagne cette année because Covide et pas moyen de voyager ailleurs.
Je pars donc avec un groupe mais en totale liberté….Je fais ce que je veux ce qui me va très bien même si je retrouve Alain, le guide qui nous avait emmenés l’année dernière dans les Pyrénées.
On se salue.
Je retrouverai le groupe le soir lors du dîner et le matin au ptidèj.
Premier jour : Monêtier >>> Vallouise par le col des Grangettes (2684m) et le lac de l’Eychauda – 13km / 1230m+ et 980-
Pause près du lac après la montée raide au col (câbles). Je fais la descente avec une fille de Savoie toute enrubannée de protections. Nous faisons du stop à Chambran pour éviter le final sur la route et le cagnard. Ça marche tout de suite.
Vallouise est vraiment un très beau village avec ses maisons magnifiques et son église du 15°. Ça vaut le coup de traîner dans ses rues….ce que je fais. Gîte familial et sympa.
Deuxième jour : Vallouise >>> Refuge du Pré de la Chaumette par les cols de l’Aup Martin (2761m) et de Cavale (2735m) - 15km / 1200m+ / 1020-
Vie Sauvage nous offre le transfert jusqu’à Entre les Aigues. Ça évite 5 bornes de marche sur la route . La journée est assez longue comme çà.
Belle et longue montée dans les pâturages jusqu’à la cabane du Jas Lacroix ou des patous m’obligent à faire un détour. Faut mieux pas les énerver ces bestioles. Ça monte encore jusqu’au premier col dans un décor lunaire : schiste à gogo. Au pas de la Cavale, ça souffle fort et le vent soulève une poussière noire de cette roche délitée. Je ne reste pas longtemps de plus, le groupe m’a rejoint et je préfère les laisser tranquille. Le refuge du Pré de la Chaumette (CA) est une vieille construction en béton sans charme. Heureusement, les gardiens sont jeunes et la pression d’Orcières est délicieuse. J’en connais qui vont en abuser. Repas moyen mais je commence à en avoir l’habitude et dodo à 22h00.
Jour 3 : Pré de la Chaumette >>> Le Casset (Hte vallée de la Séveraisse - Valgaudémar) par les fameux trois cols : col de la Vallette (2761m), de Gouiran (2591m) et de Vallonpierre (2607m) – 15km / 1230m+ / 1460-
Je pars toujours le premier. Un groupe ça met plus de temps à démarrer et je suis tranquille même s’il nous arrive de nous retrouver en chemin. Au premier col je retrouve des visages connus ou déjà vus dans les refuges : un jeune gars tout seul qui s’isole dans un coin, un autre échalas avec un très gros sac qui raconte sa vie à tout le monde. Je lui offre une poignée de noisettes. Il va retrouver sa famille à Bourg d’Oisans qu’il n’a pas vue depuis le confinement. C’est pas le chemin le plus direct mais il a l’air de faire ça comme un pèlerinage….un autre couple, jeunes, elle avec bandage au genou et lui qui décrit le sentier « comme des dents de scie ». Dites ça avec l’accent du midi et vous serez dans l’ambiance.
Ils cavalent devant. Ambiance vraiment très minérale sous le Sirac qui nous domine de ses 3441m.
Pause picnic au refuge de Vallonpierre. Je sens une présence derrière moi, c’est un patou mais vraiment inoffensif, il a même peur des brebis qui l’approchent de trop près. Je lui donne un bout de fromage.
Il ne reste plus qu’à descendre jusqu’au vallon pour terminer cette très belle journée et ça va descendre un long moment. Je regrette juste de ne pas avoir poussé jusqu’au refuge de Chabournéou (CAF - 2020m) qui, perché sur son rocher, me rappelle des visions népalaises mais ça faisait encore une belle rahouète.
Le sentier mène au parking sous le Chalet-Hôtel du Gioberney. Bel endroit pour faire du stop et éviter le fond de vallon et le cagnard de l’après midi. Nous étions déjà passés par là avec F. lors de l’ascension des Rouies. Nous avions dormi au refuge du Pigeonnier. Une rando de quinze heures pour retourner à La Bérarde. Je m’en souviens bien et mes pieds aussi.
Le bus me prend gratos et me dépose au Casset dans le gîte de Sonia et Norbert. C’est leur maison et ce sont des hôtes vraiment charmants. Apéro kir suivi d’un délicieux repas pris dans la jardin : couscous . Ça change des refuges.
Refuge de Vallonpierre (CAF - 2271m), les belles linaigrettes et le Refuge de Chabournéou (CAF - 2020m)
Aujourd’hui, je peux faire ma rando perso. En effet le groupe ne va pas au refuge de l’Olan mais je ne vais pas rater l’occasion d’y monter. De plus, Norbert, qui m’a demandé si j’y allais, m’a confié un sac de salade du jardin pour les gardiennes. Je suis bien obligé. En arrivant sous le refuge, on peut voir et marcher sur ce qui reste des murs de celui qui a été littéralement écrasé par une avalanche. Il n’y avait personne à ce moment. Vaut mieux.
Le refuge de l’Olan est un rendez vous d’alpinistes. La gardienne à l’air assez pointu dans le domaine à l’entendre commenter les voies à faire dans le coin :
https://www.camptocamp.org/waypoints/104078/fr/refuge-de-l-olan
et ça c’est une petite vidéo : https://refugedelolan.ffcam.fr/
Elle s’ennuie même un peu alors elle dit à un des guides qu’elle va aller se promener ailleurs un moment. L’endroit est vraiment magnifique avec ce cirque entouré de pointes. Elle me dit qu’elle espère que le Covid ne pas l’obliger à fermer plus tôt que prévu car elle vient de se faire héliporter un mois de vivres et me remercie vivement pour la salade toute fraîche. Dent de Scie et sa copine sont aussi là. Nous allons ensemble au Pas de l'Olan d'où la vue est imprenable. On est vraiment seuls.
Puis une longue traversée par Côte Belle nous emmène jusqu’au Col de Colombes, le Lac Lautier, le col des Clochettes et pour finir, le refuge des Souffles où je m’arrête et eux aussi....pour souffler.
Les marionnettes du Casset - Vers le refuge de l'Olan - ce qui reste de l'ancien refuge et le nouveau bien planqué
Jour 5 : Refuge des Souffles >>> Désert de Valjouffrey par le Col de la Vaurze (2500m) – 9km / 990m+ /990-
Petite journée pour se reposer un peu des jours précédents. Ça fait pas de mal surtout que la veille, Alban, un chti sympa du groupe a voulu fêter un anniversaire inventé et a quasi vidé la cave du refuge. Pas moins de 12 Jeanlain ont été avalées par la bande et ça a donné du mou dans les jambes de certain.e.s le lendemain. On le serait à moins. Heureusement, on a mangé dans une tente à l’écart. Mais de toute façon, y’avait pas de place dans le refuge à cause de la pluie qui a entassé tout le monde à l’abri. Je sais plus ce qu’on m’a donné à manger mais ça devait pas être terrible comme d’hab.
C’est surtout lors de la distribution des picnics que le gardien nous a bien fait rigoler : deux morceaux de fromage ridicules emballés dans du papier et un tout tout tout petit morceau de pâte de coing genre bonbon aussi. Fallait voir le regard du groupe quand ils ont découvert. Ce mec (le gardien), est un naze qui se la pète grave avec son bonnet marocain et ses airs de chépakoa.
C’est le moment de déguerpir.
Départ 8h00 pour deux heures de belle rando en balcon. On assiste médusés à un beau baston de marmottes qui viennent dévaler jusqu’à nos pieds avant de remonter la pente et de recommencer.
Ça saigne et ça se calme au bout d’un moment, un des deux prend la fuite et se réfugie dans son terrier.
Pause au col et longue descente jusqu’à Valjouffrey. Il faudra tout remonter demain mais on commence à en avoir l’habitude. Après midi cool à se tremper les pieds dans l’eau glacée du torrent ; rester plus de 30 secondes relève de l’exploit.
L’ancienne école a été transformée en gîte. La famille qui le gère est super. Belles chambres confortables et dîner impec, belle ambiance musicale. Comme quoi, quand on se donne la peine. J’offre une tournée de Minervois Bio, c’est pas tous les jours qu’on a ce choix et à la fin c’est les filles qui payent. Le soir on fait un tour en haut du village jusqu’aux champs parsemés de clapiers avec le petit Lorenzo qui fait des tractions aux gouttières : à trois ans ça promet .. Il se casse la figure en courant mais déclare à sa mère : « Cascade ». Quand c’est « accident », c’est plus grave.
Jour 7 : Valjouffrey >>> Valsenestre par le Col de Belle Côte (2290m) – 8.5km – 980m+/980-
Jour 7 : Valjouffrey >>> Valsenestre par le Col de Belle Côte (2290m) – 8.5km – 980m+/980-
Le col est facile aujourd’hui et le petit sommet qui l’accompagne (pas de nom) est bien tentant avec ses lames de schistes telles des lances acérées. On y va…..parfait pour le picnic (Alain y emmènera le groupe). Si on regarde au loin, on voit ce qui nous attend demain: le fameux col de le Muzelle. D’ici, ça paraît presque impossible à gravir tellement c’est raide mais il paraît que si, ça se monte ce bazar. On verra bien demain.
Valsenestre est un très beau village sans voitures. La terrasse du gîte est accueillantes pour une bonne bière qui fait du bien. On dîne encore dehors.
Jour8 : Valsenestre >>> Bourg d’Aru par le col de la Muzelle (2613) – 14km / 1350m+ / 1750-
Le vla ce fameux col de la Muzelle qui fait tant parler de lui. La photo du gîte le montre en hiver et on distingue bien la série de lacets qui y mènent, j’en compte plus de 60. Ça ne rigole pas. Alors e pars tôt. Je me fais doubler par le jeune barbu comme tous les matins. Je m’arrête pour converser avec un berger qui surveille ses brebis de loin et d’en haut. En bas les patous font le job. Il me dit qu’il va bientôt redescendre car elles n’ont plus rien à manger et on n’est que début août. Elles font toujours le même parcours jusqu’au bout de la combe herbeuse et puis elles viennent chômer près de sa cabane. Je me fais rattraper par Alain et le groupe Reste la fin du col à gravir. Les bourrins me doublent rapidement. Mais ce qui chagrine aussi Alain c’est qu’un type a transformé le sentier d’origine, plutôt étroit en large piste à l’aide d’une mini excavatrice. Faut être dingue pour venir avec un engin pareil à cet endroit. Du coup, la montée un peu engagée a perdu beaucoup de son charme mais ça reste tout de même un beau moment.
Le col de la Muzelle en hiver....plus de 60 zig zag.....le col vu d'en bas....au col......en regardant vers la lac de la Muzelle
Pause au refuge du même nom où je me paye un délicieuse tarte aux abricots…..petite sieste au bord du lac et loooooongue descente jusqu’à Bourg d’Aru où un transfert nous emmène jusqu’à Besse.
Sur le chemin rencontre avec le fameux Apollon du coin (et non pas du belvédère) et une cabane bien faite. Le transfert nous évite une longue étape qui contourne les 2 Alpes. Arrivée à Besse dans un hôtel-gîte où la proprio flippe grave du Covid et nous entasse tous (les mecs) dans un dortoir.
Je m’échappe jusqu’en haut du village et je tombe sur une boulangerie au pains extras et une bière bio de l’Oisans que je déguste tranquillement en terrasse.
Sur le retour, le petit musée local propose une soirée documentaire sur la vie des bergers. Je prends une place et j’en informe quelques uns (choisis) du groupe.
Repas copieux et desserts à foison, on me refile une crème brûlée que je partage et une île flottante que je ne partage pas. Le film est présenté par Antoine de Baecque qui va suivre cette transhumance à pied. Le paysage m'est familier car il part d'Arles pour ensuite longer les Alpilles et la vallée de la Durance.
Grosse chaleur dans la nuit. On étouffe dans ce dortoir bondé.
Jour 8 : Besse >>> Le Chazelet par le plateau d’Amparis – 15.5km / 1000m+ / 800-
Le plateau d’Amparis est, parait-il, le plus beau des Alpes. Problème ce matin pour en vérifier la véracité : c’est bouché à l’émeri, enfin pas tout à fait car on voit que dalle mais quand on arrive sur le plateau on s’aperçoit vraiment que c’est immense. Ici les vaches et les brebis ont de quoi brouter à leur aise. Ça ressemble à un très grand Causse mais à 2300m d’altitude. Des lacs à voir. Au Cristallin, y’a plus rien que des cailloux. Au Lac Noir faut vraiment y croire sauf quand le ciel daigne s’ouvrir mais ça dure pas longtemps. J’ai plus de chance avec le dernier, le lac Lérié blotti dans des rochers au bord de la falaise qui domine la Romanche. Bel espace de repos et de méditation. Ça tombe bien j’ai faim alors je vais méditer avec mon picnic. Mais faut pas trop traîner ça se couvre au loin et même de la pluie à l’horizon.
Descente rapide au Chazelet, chez Baptiste que ça s’appelle le gîte de ce soir. Une bière du Galibier pour la soif et un petit tour dans le village pour la découverte. Belles portes en bois et musique dans l’église. Un trio répète pour un concert le lendemain. Pas mal du tout les musicos. D’autres gens arrivent et applaudissent alors on aura droit à un petit concert. Merci.
Marie Jeanne offre le champagne, je voulais participer mais c’est déjà réglé...ah ces filles !!!!
Repas de merde avec soupe, crêpe à l’œuf avec carottes sorties de boite et gâteau immangeable tellement sec !!!!! Quant aux autres, ils ont eu droit à des lasagnes que rien de les voir tu as envie de vomir. Détestable !!!!
La nuit ça va dracher sévère.
Jour 9 : Le Chazelet >>> Col du Lautaret par le sentier des Crevasses – 17km / 910m+ / 640-
Dernier jour, il pleut et ça caille pas mal. On met les vêtements de pluie pour partir mais on les enlève bien vite car le soleil revient. La Meije et le Rateau sont bien ‘plâtrés’ comme dit Alain. Il a neigé au dessus de 2500m. Je ne les vois pas entièrement mais heureusement je reviens dans quelques jours pour admirer le spectacle. La Grave, sa belle église et le monde dans les rues
Je décide de rejoindre le Col du Lautaret par le sentier des Crevasses. Pas envie de me taper la longue marche par le col d’Arsine. Un peu naze j’avoue.
De crevasses pas trop et au col le stop marche illico. Je me retrouve au Monêtier en un rien de temps. Une chambre avec un grand lit pour me reposer.
Une pinte de Stella
Une part de flan
et Le Monde pour les nouvelles
Retour dans la vallée
Tout s’est bien passé
Le Chazelet...La Grave et ses vieilles pierres.....vue sur la Meije et vue depuis le Col d'Arsine à gauche....à droite on va au Refuge du Pavé ou celui d'Adèle Planchard
HASTA LA PROXIMA !!!!!!!!!!!!!!