Chemin de retour vers les expositions à Montpellier : Jean-Philippe Charbonnier au Pavillon Populaire (photos) et Musée de l’Art Brut et Singulier

Depuis combien de temps sans ces voyages visuels et dans le temps ? Bien trop longtemps évidemment ! Alors le plaisir est d’autant plus grand et même s’il n’y a pas eu de frustration car je savais bien que cela allait revenir un jour, il y a eu une sorte d’oubli de ce que cela pouvait provoquer.

Et les émotions sont revenues intactes dès les premières photos de Charbonnier. Du noir et blanc bien sur, petits formats, tirages d’époque pour la plupart. Le monde entier s’offre à vos yeux curieux. Les photos datent du temps où il était photographe pour la revue Réalités créée en 1946 et disparue en 1978. Un grand format qui laisse une belle place aux photos et il ne s’en prive pas car on l’envoie tout autour du monde et ce monde est bien corseté : Staline en URSS, Mao en Chine, Franco en Espagne, ségrégation aux USA ou l’Algérie en guerre. Heureusement les inuits sont tranquilles comme les pécheurs de l’île de Sein (c’est d’actualité) et la France qui sort de la misère. A cette époque, où l’information circulait bien plus lentement, le reporter avait le temps de travailler, ses photos d’arriver dans les rédactions pour être méticuleusement choisies. La sortie d’un reportages était un évènement, loin du doigt qui effleure l’écran et qui passe vite à autre chose. On prenait autant de temps de le lire que celui qu’il avait fallu pour le réaliser.

Très grand moment de photos et de retrouvaille avec le témoignage. Son reportage sur les asiles en France nous rappelle de bien tristes moments (je revois ma grand-mère dans un endroit équivalent) et celui de l’exécution d’un ‘collabo’ fait froid dans le dos. Les sujets sont très nombreux et magnifiquement documentés. Je ne vous ferais pas l’affront de vous inciter à vous y précipiter et c’est gratuit comme toujours au Pav’ Pop (qui porte bien son nom). Jusqu’au 30 août 2020.

Dans un quartier de Montpellier que je ne connaissais pas, les Beaux Arts, nom prédestiné, se trouve un musée de l’Art Brut. Ouvert depuis 4 ans, ils ont profité du confinement pour refaire leur site et du coup il apparaît dans la liste des musées de la Ville. Le temps qui s’arrête un peu a des bons cotés. Il n'y a donc ailleurs que Lausanne pour exposer ces œuvres uniques et c'est un bon complément au MIAM (Musée International des Arts Modestes) de Sète que vous n’oublierez pas de visiter également.

Construit autour des œuvres de Fernand Michel qui travaillait le zinc dans la petite maison au fond du jardin, le musée présente le travail de plus de 250 artistes dans un bâtiment moderne qui offre un écrin idéal à plus de 2000 œuvres. Des artistes connus comme ce fameux Robillard et ses fusils ou encore Adolf Wölfi…..J’ai eu la chance de parler avec le fils Michel qui m’a montré ses dernières acquisitions ; deux sculptures de Nek Chand le ‘Facteur Cheval’ indien qui a construit une ville près de Chandigarh sur plus de 160000m². Il faut du temps pour déambuler au milieu des ces œuvres incroyables et elles me rappellent celles de mon ami Bernard Briantais, rencontré à Nantes lors de mon dernier voyage à vélo .

L'atelier-musée Fernand Michel au 1 rue Beauséjour à Montpellier.

Bonnes expos !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!