1er jour – Lescun >> Refuge d’Arlet – 20km+ et +1700m
Tout le groupe se constitue peu à peu. On se retrouve presque tous à PAU, Alain le guide, Jean Hervé la grande tige, puis Jacques et Odile à Oloron, patrie du chocolat Lindt. Monique était avec nous dans le train mais nous ne le savions pas. Beaucoup ont déjà randonné avec Alain. Je suis le seul avec Sophie à ne pas le connaitre mais il est facile à reconnaitre dans la gare.
Bedous. La ligne a été prolongée depuis peu et peut-être ira-t-elle un jour encore plus loin. Transfert jusqu’à Lescun. Nous nous étions arrêtés là lors du début de notre traversée des Pyrénées avec Flo il y a trois ans alors, quand La Vie Sauvage a proposé dans son catalogue de faire cette partie par le HRP avec un guide nous n’avons pas hésité. Nuit en gite confortable et rdv pris pour le lendemain matin à 6h30. Ça commence bien !
Lundi 5 aout. Tout le monde est là ??? Le temps et couvert mai sans pluie. Un temps de Pyrénées en sorte. Transfert en katkat jusqu’au départ des randos au pont Lamareich qui nous fait gagner une bonne heure.
Nous suivons le gave (rivière) d’Ansabère jusqu’à des cabanes de bergers. Ça se lève et l’ambiance est belle.
Alain nous décrit le magnifique panorama offert par le cirque de Lescun : aiguilles d’Ansabère, Table des Trois Rois, le Billare. Ça a de la gueule.
Aux cabanes nous prenons vers un col sans nom qui nous mène vers l’Espagne. Par une longue traversée dans un sentier indiqué nulle part et au dessus du Ibon (lac) d’Acherito, nous atteignons un col après un fort raidillon dans des éboulis. Une petite pause pour souffler. Descente dans les pâturages des Arralla de las Foyas et piknik près d’une source ; faut un gobelet pour remplir les gourdes car ça coule près du sol. On remonte en face vers le col de Pau (1942m) pour retourner en France.
Après une longue traversée en balcon, nous atteignons une bergerie où Alain retrouve une connaissance de longue date. Le berger offre une bière mais je m’abstiens. Il reste encore du chemin et je ne veux pas me couper le jambes..
Dans la vallée, les nuages s’obstinent. On s’en fiche, on est au dessus. Arrivée au refuge d’Arlet vers 18h00. Beaucoup de monde. Pas de douche mais le lac offre une immense baignoire et les fortes températures de l’été l’ont bien réchauffé. On en profite. Pour aujourd’hui ça fera tout de même plus de 20 kil et 1700m de deniv+. Pour une première journée c’est pas mal alors on va dormir tôt. Bonne nuit.
2ème jour – Arlet >> Col du Somport – 18km et +700m
Toujours 6h30 pour le réveil. Montée au col d’Arlet (2098m) puis descente en Espagne vers la vallée d’Aguas Tortes qui se trouve aussi être la naissance du Rio Aragon Subordàn par le GR11, le pendant espagnol du GR10. C’est grandiose. Jeux de couleurs et vaches en pagaille. Descente vers 1600 puis remontée vers 1900 pour atteindre le lac (Ibon) de Estanès où on se baigne et on piknik. On repasse en France dans le bois de Sansanet pour arriver à notre gite au col du Somport. Pinte à la pression et diner.
3ème jour – Somport >> Refuge de Pombie – 12km et +1085m
Mais on se réveille toujours aussi tôt. Après un court transfert qui nous fait éviter de marcher sur la route jusqu’à la station de ski espagnole de Candanchù, on grimpe vers le col des Moines (2169m) mais c’est couvert et on se prend une petite pluie. Passage par le Ibon del Escalar et on bascule avec la vision énorme du Pic du Midi d’Ossau (2884m). Sacrée ambiance…… mais c’est pas tout prêt. Il faut d’abord descendre dans la vallée du Bious, acheter une peu de fromage à la bergerie de Cap de Pount et tout remonter en face jusqu’au lac de Peyreget où nous plongeons avant le piknik car il fait bien chaud. Alain nous dégote une petite source pour emplir nos gourdes et on grimpe vers le col. C’est raide. Descente vers le refuge de Pombie (2034m), notre halte du soir. Rebaignade. Miamiam et dodo. 12kil et 1085m+, on se la joue coule.
4ème jour- Refuge de Pombie >> Refuge de Respomuso (Espagne) – 18km et +1450m
C’est déjà le quatrième jour et il y a une grosse journée en perspective et surtout le fameux ‘Passage d’Orteig’, une vire de 50 mètres avec du gaz mais tout de même une main courante mais avant ça, il faut redescendre jusqu’à la route du col du Pourtalet à 1400m avant de tout remonter bien sur mais on commence à avoir l’habitude de cette arnaque journalière.
Le sentier monte doucement dans la vallée de l’Arrious jusqu’au col situé à 2252m soit 900m déniv+. On y rencontre des chevaux qui ronflent tranquillement allongés dans l’herbe grasse pendant que leurs juments allaitent les poulains curieux.
Le fameux passage d’Orteig donne des sueurs froides à certains mais Alain même bien sa troupe. Tout le monde passe l’épreuve même Sophie (la deuxième) un peu en vrac…J’attends que ça se passe et je prends des photos…
Pause piknik au refuge d’Arrémoulit mais pas de baignade cette fois l‘eau du lac est gla-gla. Faut encore monter jusqu’au col (2448m) du même nom pour repasser en Espagne. C’est un petit paradis avec une multitude de lacs en enfilade : los Ibones de Ariel alto, medio y bajo et enfin le grand lac de retenue du barrage de Respomuso qui donne nom au refuge.
Ah…..le refuge espagnol de Respomuso. Blindé bien sur d’espagnols et de français aussi. Alain nous avait prévenus, les français sont considérés comme des m…. alors notre chambre se trouve dans un coin sans toilette ni douche alors que les espinguoins y ont droit. De plus il y a trois étages de lits et on se trouve en haut mais il n’y a que des français dans ce dortoir. Tiens ???? Pour aller se doucher, il faut aller squatter dans une chambre quitte à se faire copieusement engueuler si on l’occupe (Vete en tu pais !!!! Sympa les mecs). Mais après il y a le repas et là pas question de se mettre à table et de se faire servir poliment pas les gens du refuge. Non, faut faire la queue devant une sorte de fenêtre ou on vous tend un plateau avec des choses dessus. Soupe de vermicelles et Boulettes de viandes pour tout le monde. Heureusement j’ai demandé végé et j’ai droit à une soupe de légumes et une tortilla de batatas avec salade. Yes !!!! J’en connais qui ont regretté de ne pas l’être…..je trouve dix balles par terre et on se paye une tournée de Paxaràn…..après ce miam-miam divin c’est dodo pour tout le monde.
5ème jour – Refuge de Respomuso >> refuge de Wallon Marcadau par le Grande Fache – 12km et +950m avec l’ascension de la grande Fache (3005m)
7h00…. Au ptidèj, c’est de nouveau la queue devant la petite fenêtre magique qui donne à manger. En fait, y’a rien à manger ou presque. Allez on se casse. Encore un paquet de lacs jusqu’au col de la Fache. Pour les ceusses qui n’en veulent plus, Alain propose son ascension. Nous sommes trois à dire top : Jean Hervé, Jacques et moi. C’est parti. On grimpe dans un éboulis où il faut parfois mettre les mains. Extra avec un peu d’escalade facile puis c’est le sommet avec vue imprenable sur 360° et il n’y a pas trop de monde en haut.
Faut redescendre, les autre nous attendent près d’un lac.
On arrive vite au refuge Wallon Marcadau (1865m) étape du soir. Le truc est vraiment vieux et déglingué mais il possède un charme incroyable avec son dortoir tout en long où les lits se succèdent. On est au fond et chance, on a une fenêtre pour respirer.
L’actuel refuge date de 1909 et voici la maquette du futur mais ça fait déjà deux ans que les travaux sont prévus……patience…..
6ème jour – Refuge de Wallon >> refuge de Bayssellance (2651m) 15km et +1860m pour ceux qui on gravi le sommet du petit Vignemale
Le lendemain grosse journée prévue car il y a trois cols dans la journée et le Vignemale à contempler. Cette montagne, ça fait 20 ans que j’en entends parler et que je rêve de la voir à défaut d’en gravir le sommet. Cette fois c’est la bonne. Vamos !!!! Le matin, ça caille un peu et il faut s’habiller un peu plus que d’hab. On grimpe dans le brouillard et sans le soleil pour se réchauffer
Mais dès le premier col passé c’est bon (Col d’Arratille – 2527m). Petite incursion en Espagne dans un paysage d’une beauté ravageuse tellement c’est beau pour atteindre le deuxième, le Col des Mulets à 2593 et on redescend vers le refuge des Oulettes de Gaube qui donne directement sur la vue grandiose du Vignemale.
Vers le col des Mulets….c’est tout en haut….après y’a plus qu’à redescendre…avant de remonter et puis de redescendre…..
On se paye une omelette collective pour le piknik avant de remonter vers la Hourquette (col en langage local) d’Ossoue à 2734m, le plus haut col de notre rando. Tout le long du chemin on ne se lasse pas de la vue sur le Vignemale.
Encore des volontaires pour gravir le petit Vignemale (3032m), nous sommes trois et les autres foncent vers le refuge. Y’a un zef terrible. Le refuge de Bayssellance a été construit en 1899 mais heureusement rénové en 2003. Il a une forme bien particulière.
On sait pourquoi on vient par ici.
Faut que je vous parle aussi du groupe de musiciens et de danseurs que nous rencontrons ce soir pour la deuxième fois. D’abord à Wallon, ils ont joué dehors avant l‘orage qui a éclaté et les revoilà ce soir mais comme ça piaule grave, ils vont jouer dedans. C’est pas grand et les danseurs vont devoir adapter leur chorégraphie à cet espace réduit. Ils se nomment Microphonie et c’est vachement bien.
7ème jour – Refuge de Bayssellance >> Gavarnie, ça descend tout le temps mais sous la tempête – 15km et -1392m………
Départ sous la tempête et un vent soufflant à plus de 100km/h. Faut s’accrocher aux rochers pour ne pas s‘envoler. Certains y perdre leur cape et les housses de pluie des sakado. A jamais envolées…..Barrage d’Ossoue, un peu de pluie et puis la route et un petit sentier pour attendre les Granges de Holle (refuge CAF). Le groupe s’arrête là mais nous restons pour continuer vers le cirque de Troumouze. Nous les accompagnons jusqu’à Gavarnie pour un dernier pot commun.
Le lendemain, dernier jour la tempête fait rage et le vent empêche les portes de se fermer et il faut s’y mettre à trois pour y arriver. On nous conseille de ne pas trainer pour descendre ce qu’on fait illico. Parfois il faut se coucher sur les rochers pour ne pas être emporté. Certains y perdront la housse de pluie de leur sakado mais une housse de pluie n’est pas une housse de vent comme nous le rappelle Alain. C’est bien vrai ça….
Une petite grenouille apeurée se change en feuille pour ne pas qu’on la voit et se fait dure comme un caillou.
L’arrivée à Gavarnie se fera sous le soleil malgré ce ciel menaçant mais tout de même après 4 heures de marche. Fin del viaje. Hasta la proxima !!!!!!
FIN de la première partie
Deuxième partie, de Gavarnie à Aragnouet par le HRP et la trilogie des cinq cirques
Ou la quintologie ou la quintessence c’est comme vous voulez. A Gavarnie, repos mérité pour la bande de trois que nous restons. Les autres ont pris le bus dans l’aprèm. Le lendemain on monte tout de même jusqu’à l’hôtel de la Cascade pour voir le cirque mais c’est bouché et on voit que dalle. Y’a un monde fou car c’est toujours les vacances. Retour aux Granges pour une méga sieste.
Mardi re-départ pour le refuge des Espuguettes. J’y étais allé il y a cinq ans sous la flotte, coup de pot aujourd’hui c’est seulement du brouillard mais décidemment je ne verrai donc jamais ce parcours.
Tout à coup, dans la brume, le toit du refuge apparait mais grosse déception, ils nous attendaient hier. Chiotte, je m’a gouré. Faut dire que la réservation date d’avril et j’ai du me planter dans la date. J’avais peut-être pas le choix…..
Mais tout s’arrange, on aura une tente pour dormir (mal mais ça on le saura demain au réveil). Et devinez qui vient faire de la musique ce soir au refuge ???? Microphonie bien sur. Ça fait trois…..bon repas et parties de 5000 aux dés pour s’occuper. Dans l’aprèm, je monte au Piméné (2801m) dans l’espoir d’être au dessus des nuages et bien m’en prends car c’est ça qui arrive. 14km et +1440 pour le tout, un peu moins si on reste au refuge (6km)
Retour au refuge sous un ciel qui se dégage - de quoi se reconforter et la petite fille du violonceliste qui suit papa avec sa maman
Après une nuit un peu pourrite à trois dans une tente de deux c’est l’heure du départ. Les Hourquettes d’Alans nous font plonger dans le premier cirque d’Estaubé. On se dirige vers la brèche de Tuquerouye pour aller voir le petit refuge du même nom (le plus vieux des Pyrénées construit en 1890 même si un peu restauré depuis) mais surtout aller admirer le Mont Perdu (Monte Perdido 3355m) qui se trouve juste derrière en Espagne avec son lac aux eaux turquoises. On croise un guide local qui nous raconte des histoires. Jean Paul. La montée est très raide et glissante et pleine de cailloux qui ne demandent qu’à dévaler. Faut faire gaffe. La descente est aussi scabreuse et demande un max d’attention. Nous laissons les sacs en bas.
Demi-tour. Piknik sur une vire herbeuse. Y’a un monde de dingue aujourd’hui. Je n’aurais pas du parler de cet endroit dans mon blog, c’est l’affluence……Longue descente jusqu’au lac des Gloriettes et randonneurs du dimanche à gogo. Nous continuons vers le cirque de Troumouze et là, miraculeusement, nous nous retrouvons seuls. Super !!!!!
Deux heures plus tard, nous arrivons à l’Auberge de la Munia qui, cette fois, nous attend bien même si c’est sous une tente mais installée comme dans une chambre douillette. (18km et + 1275m).
Super repas dans cette auberge que j’avais repérée la dernière fois et j’ai bien fait de la préférer à l’Auberge du Maillet qui vaut pas tripette.
Après une super nuit nous partons vers le troisième cirque qui, même s’il ne porte pas vraiment de nom, peut se nommer Cirque de Héas. Longue montée dans la brume jusqu’à la cabane des Aguillous et là, même si je me trompe un peu, c’est pas grave car on rejoint facilement le sentier qui mène à l‘Hourquette de Héas à 2608m mais heureusement il n’y a plus de brouillard.
La vue est trop belle pour rater ça même si on ne devait pas y passer. De l’autre coté c’est le cirque de Barraude mais le brouillard va tomber et nous ne verrons rien. Alors c’est la longue descente jusqu’au pont d’Aragnouet et du stop jusqu’à Fabian, notre étape du soir (encore 18km et +1315m). Très bon repas à l’auberge du hameau et dodo dans un gite kitchissimme. Demain on rentre et c’est fini.
durant notre pause à Toulouse, nous sommes allés voir l'expo sur la Guerre d'Espagne aux Abattoirs et il y avait cette photo du col de Port Vieux que je ne retrouve pas mais c'est exactement là où nous sommes passés et c'est de là que nous repartirons la prochaine fois pour la suite de cette traversée des Pyrénées. A bientôt