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Le blog de didier falleur pensées nomades

De Bordeaux à la Grande Maison

didier falleur

Changement de décor. Après la plage où l’on s’abandonne parmi les coquillages et les crustacés, la grande ville offre un décor tout aussi désolant de l’abondance du luxe et des foules assises aux terrasses des cafés que l’on facture ici à des prix exorbitants alors qu’on sait bien que ce n’est d’abord que de l’eau. On en reparlera…..de l’eau.

Mais personne ne râle sauf moi.

Quant à la bière, sous prétexte que l’on y a mis quelques feuilles de houblon de plus et qu’elle se nomme maintenant IPA, on la facture à presque 4 balles alors qu’on sait bien que la bière c’est surtout de l’eau.

Mais personne ne râle sauf moi.

Nous quittons le centre surexploité où le prix du mètre carré atteint des sommets que les gens honnêtes ne pourront jamais atteindre ce qui explique en grande partie les records d’affluence lors des manifs des GJ dans cette ville, pour des quartiers excentrés. Les grues zèbrent le ciel, ça construit à tout va et les architectes s’en donnent à cœur joie dans le destructurisme à gogo. Fenêtres bancales, toits aux multiples pentes, maisons dans les étages mais on voit ça aussi à Paris dans le nouveau quartier des Batignolles, c’est tendance. Les entrepôts ont disparu laissant place à des bâtiments abritant startupes, bars et restaurant branchouilles.

Y’a même des martiens qui sont venus y poser une de leur soucoupe. Pour l’instant ils observent.

De Bordeaux à la Grande Maison
De Bordeaux à la Grande Maison
De Bordeaux à la Grande Maison

La Cité du Vin abrite une collection de boutanches du monde entier dans une belle structure de bois et verre. Certaines mauvaises langues disent que ça ressemble à un bassinet pour pisser dans les hostos. Je ne serai pas aussi méprisant. De la terrasse du resto, où ça ne se bouscule pas, mais à 100 balles le repas on peut comprendre, on a une belle vue sur la ville et le nouveau pont Chaban et ça c’est gratuit. Les quatre pylônes en béton permettent au tableau central de se soulever quand les gros bateaux veulent passer sauf quand des activistes s’y enchainent pour empêcher les bateaux/croisières/pollueurs d’accoster. Il a quand même réussi à forcer le barrage mais plus tard dans la soirée.

ça donne le tournis
ça donne le tournis
ça donne le tournis
ça donne le tournis

ça donne le tournis

Un long canal à écluses donne accès à un nouveau port de plaisance où quelques rares voiliers sont accostés mais Antares attire l’œil par ses belles dimensions (20m), son mât à quatre étages de barres de flèche et ses multiples winchs sur son pont plat. Belle bête de course ????

Je demande si des gens y résident et une femme en sort. Elle me dit l’avoir acquis au mois de février et le destiner à des croisières pour jeunes des quartiers défavorisés et en faire un lieu d’aventures et de découvertes. Beau projet.

Antares

Antares

Acquis pour 75.000€, ce plan Briand aurait appartenu à Marc Pajot. Tout cela à vérifier me dit-elle. Mais je ne trouve rien qui corresponde. En tout cas c’est un sacré beau voilier. Au fond on peut voir l’ancienne base sous marine qui ressemble trait pour trait à celle de St Nazaire. Normal, construite par les mêmes architectes. C’est là qu’on va sous un soleil de plomb. C’est un musée et il propose deux expos : Vertigo Sea de John Akomfrah et Rivages du photographe Harry Gruyaert.

De Bordeaux à la Grande Maison

Mais il faut aussi se recueillir devant le mémorial qui rappelle que des hommes y sont morts d’épuisement et sont enterrés dans cette structure de béton. C’était pour la plupart des républicains espagnols ayant fui la dictature de Franco et certainement offerts à l’occupant par la milice française.

De Bordeaux à la Grande Maison

La première consiste en un film de 48 mn sur 3 écrans géants où « il écrit une histoire sociale des océans et présente un témoignage sur l’humanité, la beauté et la violence ». C’est tragiquement beau. Le photographe m’ennuie profondément avec ses grands formats sans grand interêt sauf deux photos, une de Bénarès et l’autre à Ostende où l’on pourrait penser que c’est Bashung ou Arno qui s’y promènent.

De Bordeaux à la Grande Maison

Retour en bus et tram. Ça cogne trop fort dehors. Le clou se tord. On descend à Darwin, nouvel espace réservé aux luttes climatiques. On se repose dans la grande cafét et on se dit qu’on a bien de la chance de pouvoir profiter de tout ce confort. Criolo y donne un concert vendredi. Chiotte, j’y serai pas. Petite marche et traversée de la Garonne en bateau-bus.

De Bordeaux à la Grande Maison

Retour maison. Ce soir Roubaix à l’Utop.

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