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27 novembre 2018 2 27 /11 /novembre /2018 12:47
Un weekend sur la Riviera

 

Mon train est à l’heure

Mais pas l’avion de mon ami Jean

Il arrive enfin

Cannes est une belle ville

Mais qui ronronne en dehors de ses rendez vous élitistes

Un certain festival en fait sa renommée

Mais je veux parler d’une petite fiesta

Qui a eu lieu quinze jours avant mon arrivée

Et bien je n’y ai même pas été invité

Il faut dire qu’il s’agissait de présenter aux riches

Les moyens d’optimiser encore mieux sa fortune

Entendez dans optimiser une façon ironique de dire

Ne pas payer ses impôts

Il s’agissait de : sécuriser des actifs et créer des flux de trésorerie....cool....

Ou encore de : l’ouverture de comptes bancaires dans des pays très développés.....au choix, les Bahamas, les Caïmans, Jersey, Malte, Singapour et j'en oublie.

1000 balles le ticket d’entrée avec champagne à volonté

Mais Cannes en hiver c’est aussi le calme d’une Croisette abandonnée des touristes

Où les habituées se baignent malgré une eau à 16°

Et où on peut boire un café ou une bière les pieds dans le sable

Au loin les yachts battant pavillon Maltais

Se dandinent sous le clapot des flux financiers

Ici point de reflux, il n’y a pas de marée

Qu’elle soit humaine ou dédaigneuse

L’arrière pays est tortueux

Et couvert d’autoroutes

De pénétrantes et de routes

Qui font la part belle aux voitures

Les gilets jaunes montent la garde aux carrefours

Mais tout est calme avant la tempête

Il faut du temps pour retrouver la nature

La maison de mon ami est tout en haut

Et surplombe la vallée d'où on peut voir la baie de Cannes

Qui luit sous le soleil

Il a acheté un petit voilier

Où on a pris le déjeuner

Il m’a proposé de faire une virée

Je lui ai demandé de rentrer

Avant de tout dégueuler

C’est dommage de gâcher de la nourriture

J’ai mis deux heures avant de retrouver l‘équilibre

C’est vraiment plus mon truc le voilier

Je préfère rester les pieds sur terre

Le soir on a sillonné la campagne

Sur des routes qui ressemblent à la montagne

A la recherche d’un concert de jazz qui n’existait pas

On aurait pu terminer chez le toubib du coin qui donnait une fête

Mais on n’a pas osé

On a fait des feux de cheminées

Regarder la pluie tomber

Manger des plats gratinés

Le train qui me ramène

Et après avoir quitté mon ami

Cette fois dans le jour qui se lève

Et le froid glacial du matin

Longe la cote qui se dit d’azur

Elle ressemble bien à ça

Dans la lumière rasante du soleil

Il suit ses méandres

Et tout est encore calme sur les routes

Puis il s’enfonce dans les terres

Derrière les ocres de l’Esterel

Pour réapparaitre dans les villes

Encerclées de bétons

Qui la contraignent

Un weekend sur la Riviera

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