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1 novembre 2018 4 01 /11 /novembre /2018 08:41

Après la sévère réprimande que n’a pas oublié de me dire en direct le toubib de l’échographie, j’ai du donc réduire la voilure, trois ris dans la grand voile et trinquette à l’avant. Ça n’avance pas beaucoup mais  c’est plus raisonnable dans une mer houleuse.

Un voyage à Lisbonne, prévu de longue date, où les transports en commun ont permis de se promener tranquillement même si la ville et ses sept collines n’est pas toujours de tout repos et à part des retards d’avions à l’aller comme au retour (« des problèmes de trafic aérien » me dit-on à l’embarquement. Ça risque pas de s’arranger dans le futur), ce séjour dans la capitale lusitanienne a été un grand moment de bonheur, accompagné par mon amie Florence qui est comme toujours une merveilleuse partenaire de voyages, qu’ils soient fait à pied dans les montagnes ou à pied dans les villes à la rencontre des secrets de cette ville et il y en a beaucoup.

J’ai dans ma besace trois livres pour la découvrir : un guide Gallimard de la ville, très complet, un autre sur ses secrets et ses mystères chez JonGlez et un dernier et pas des moindres, Lisbonne, dans la ville noire  de mon ami Jean Yves Loude et ça c’est vraiment un must.

L’hôtel, ou plutôt la pension où nous logeons, est située au centre et c’est vraiment très pratique car nous sommes au centre et au milieu de tout si vous voyez ce que je ceux dire. Pendant huit jours, nous avons arpenté, fouillé, visité et gouté cette ville incroyable où les gens sont d’une gentillesse exquise et les pastéis aussi.

Pour les détails, allez lire le récit complet que j’en ai fait.

Au retour, je me suis arrêté chez mes ami.e.s de Toulouse où leur accueil est toujours extraordinaire. Le soir, ils m’emmènent au théâtre voir la dernière pièce de Christophe honoré : Les idoles où il revient sur la disparition d’artistes qui l’ont fortement influencé ou marqué mais qui sont aussi tous morts du sida : Bernard- Marie Koltès, Jacques Demy, Cyril Collard, Hervé Guibert, Serge Daney et Jean Luc Lagarce. On retrouve l’impression générale vue dans Le nouveau roman mais sur un autre sujet. J’ai bien aimé même si parfois le niveau baisse un peu. 2h20, c’est peut être un peu long. Mais l’acteur qui jour Serge Daney est à mon avis le meilleur peut être aussi parce qu’il me parle de ce qui me touche le plus dans cette pièce : le cinéma. Je ne dis pas non plus que ce que disent les autres n’est pas bien comme Marina Foïs qui interprète Hervé Guibert parfaite elle aussi et le final où Collard pète les plombs mais ça manque un peu de la force qui ferait de cette pièce une grande réussite.

Dimanche, Véro m’emmène (encore une fois) à un petit festival (le premier) de rue dans une localité proche de Toulouse, Pibrac : La Mekanik du rire. Nous aurons le temps de voir trois spectacles : Le gros cabaret, Le quartier Lapin et Belli Marcator. Le gros cabaret nous raconte l’histoire de la 500° d’un cabaret crée en 1947 par Francis Gros après une ‘collaboration fructueuse’. Des sketchs assez désopilants faits avec  l’aide de rien. C’est bête à en pleure de joie. Un petit extrait là…..

https://www.youtube.com/watch?v=Twublotu-28

Puis,  le Quartier Lapin nous fait rentrer dans l’intimité du GIGNH (Groupement des Individus globalement non harcelé.e.s) une brochette de personnages totalement débiles avec de sérieux problèmes d’identités. Encore à se pisser dessus.

On termine la soirée (et un peu sous la pluie) avec un duo de femmes excellentes musiciennes et chanteuses dans un sketch où se mêlent Bel Canto, Opérette et Variétés. Toutes deux excellentes, elles déconnent bien dans un registre en même temps très sérieux. Etonnant.

Il y avait aussi en parallèle une expo de voitures et à part les sempiternelles grosses américaines et les Harley moches qui les accompagnent, deux petites perles trouvées. Mon pote Richard me dit que c’est pas une Gordini et que ça vaut que dalle mais il aime bien la 12M. Moi, les deux.

Durant le quatrième mois de convalescence forcée, je prends mon mal en patience.
Durant le quatrième mois de convalescence forcée, je prends mon mal en patience.
Durant le quatrième mois de convalescence forcée, je prends mon mal en patience.
Durant le quatrième mois de convalescence forcée, je prends mon mal en patience.

Le temps se gâte et les intempéries vont s’abattre sur le Minervois. Lundi, les images de gens sidérés et impuissants devant la force de l’eau vont défiler sur les écrans. Je tente tout de même de rentrer mais arrivé à la gare, j’apprends que le préfet vient d’interdire la circulation des trains. Retour chez mes potes. On verra demain.

Mardi, il a plus toute la nuit et la situation n’est pas prête de s’arranger. On annonce les voies submergées. Je trouve un co-voit pour rentrer. On se retrouve à Empalot (deux stations de là ou je suis) et c’est parti. La voiture de Catherine est complète. A coté de moi, un type monte et son visage ne m’est pas inconnu. Je tente quelques questions mais visiblement, le mec n’a pas du tout envie d’engager la conversation. Pour du Blabla c’est étonnant. Je continue de chercher pendant que le djeun de devant passe son temps à pioncer. Je parle un peu avec Catherine, la conductrice et en regardant à droite et à gauche le paysage qui défile et parfois les champs inondés, je vois un mot apparaitre sur l’écran du voisin qui me fait sursauter : Actes Sud ! Mais oui, mais c’est bien sur, c’est là que j’ai déjà vu ce mec lors des présentations des rentrées littéraires de cette maison d’édition, il est responsable du département photo. Quand je lui sors ça, il est scotché et me dit « bravo ». Mais c’est tout, ça m’ira pas plus loin dans les échanges. Un peu hautain le mec (tout à fait dans l’esprit de la maison mère d’ailleurs et sa ministre qui vient juste d’être virée. Ah, ah, trop bon !!!!).

Elle me dépose à Nîmes après une errance gépéestique dans la campagne et je finis le voyage en bus. Ouf, retour à la maison.

Dans la semaine, reprise du rythme tranquille. Ah oui, j’ai oublié de vous annoncer la nouvelle incroyable que j’ai reçue durant mon voyage : MON DOSSIER RETRAITE EST TERMINE. Ouahou !!!!!! Ça se fête. On va y penser. J’ai déjà reçu le pognon, 639€par mois, et je dois maintenant rembourser Pôle Emploi comme prévu, ce qui m’a permis tout de même de ne pas crever la dalle durant toute cette attente mais je vais m’appauvrir un peu car ils me donnaient plus. Pas grave, on n’est pas à ça près.

Une page se tourne. Je suis vraiment en vacances pour le reste de ma vie.

Samedi soir, j’ai organisé avec mes ami.e.s Gaëlle et Bruno, la projection du documentaire de Juliette Fournot qu’elle a tourné durant son séjour en Afghanistan en tant qu’infirmière pour MSF en 1986 pendant que le pays était en guerre avec la Russie. C’est très émouvant et d’une force incroyable. Les images sont parfois terribles et cruelles mais c’est pas du cinéma. Je conseille vivement.

A voir ici :

https://www.dailymotion.com/video/x1987jf

 

Je l’ai présenté ainsi :

Certains d’entre nous se souviennent certainement des voyages qu’on pouvait faire au départ d’Amsterdam, de Bruxelles, de Genève ou de Beaucaire en 4L, en bus, en stop  ou de toute autre manière pour rejoindre l’Inde et Katmandou. C’était le temps béni des hippies et des voyages d’aventures à travers le monde. Nicolas Bouvier, dans un livre référence qu’est L’usage du monde (Droz 1963), le raconte d’une façon poétique et plus proche de nous, pour ne pas dire ici même, Jack Thieuloy, d’une façon plus roublarde certes, fait de même dans son livre En route vers l’inde (Seghers 1990).

Durant le quatrième mois de convalescence forcée, je prends mon mal en patience.
Durant le quatrième mois de convalescence forcée, je prends mon mal en patience.
Durant le quatrième mois de convalescence forcée, je prends mon mal en patience.

Mais depuis 1979, l’Afghanistan, jusqu’alors considéré comme un des plus beau pays sur la terre tant par la richesse des rencontres que ses paysages, est devenu une terre meurtrière. En 1978, la Russie envahit le pays suite au coup d’état du Parti Démocratique Populaire d’Afghanistan pro-russe qui ne plait pas aux partis conservateurs. Une partie des afghans, aidés par la CIA, entre en résistance. La Russie quitte le pays en 1989 après 10 années de guerre et le régime tombe en 1992. S’ensuit une guerre civile jusqu’en 1996.

 Les talibans prennent le contrôle du pays jusqu’en 2001. Après les attentats de 2001 à NY, c’est l’OTAN.

En ce moment (20-21 Oct. 2018), ont lieu des élections législatives et 10 candidats ont été assassinés par les Talibans qui les considèrent comme illégales et non conformes aux lois islamiques.

Ça ne s’arrange donc pas dans ce pays.

 

Dimanche grand beau ciel bleu, je reste à la maison mais je suis aussi avec vous et grâce à l’appui logistique de ma médiathèque préférée je peux visionner Pierrot le fou de Godard (trop longtemps que je ne l’avais pas vu : « qu’est ce que je peux faire, chais pas quoi faire. Tais toi, j’écris ») magnifiquement évoqué dans l’expo qui lui était consacré à Montmajour cet été en parallèle avec Picasso. En revanche, Prénom Carmen me laisse indifférent si ce n’est de revoir Maruschka Detmers à poil, une façon comme une autre de se faire remarquer, on avait déjà dit ça à la sortie du film. (Tiens, qu’est-ce qu’elle est devenue cette actrice ??? elle fait de la TV). C’est encore une histoire de bandits et d’amour le tout envahit par la musique obsédante de Beethoven joué par un quatuor que l’on voit sans cesse en répétition. J’ai craqué. Rien à voir avec ce chef d’œuvre qu’est Pierrot : « Je m’appelle Ferdinand ».

Des cédés de musique africaine encore : Raretés de la musique Africaine entre 56 et 82 – Rumba congolaise et Soukous. Excellent. En revanche celui consacré à la musique du Nordeste est plutôt moyen, pas très fouillé. Rien sur le Boï de São Luis.

Durant le quatrième mois de convalescence forcée, je prends mon mal en patience.

Avant que le prix de la bière n’atteigne des sommes astronomiks, je vais boire une petite Triple Karmeliet à votre santé, c’est très bon pour le moral et plein de sels minéraux.

La semaine est calme et agrémentée de quelques séances de cinéma, deux très franchouilles : l’amour flou (la vie de Romane Bohringer son mari Philippe Berrot avant, pendant et après leur séparation) suivi de près par Le grand bain (histoire loufoque de types largués qui se lancent dans la natation synchronisée masculine avec un casting dingue) et enfin un monument : Les Camarades de Mario Monicelli (Italie 1963).

Un livre terminé : Le monarque des ombres de Javier Cercas. Faut bien s’occuper.

Samedi sortie moto pour rendre visite à mes amis d’Uzès (St Siffret pour préciser) et allez zieuter la splendide Matchless G50 Rickman qu’il vient de recevoir (ou la Rikless Matchman si vous préférez). Ça s’appelle un bijou. J’emmène avec moi Marie Laure, la voisine, alias Marie Carreaux, car c’est une amie à aux aussi. Longtemps que Craquotte n’avait pas pris l’air et tout le monde est content.

La Belle est une Bête mais comme tout anglaise qui se respecte elle fait chier son monde et refuse de craquer. Poussette et kick n’y feront rien et elle retourne au garage sans faire la fière.

On a bien fait car le weekend est pourri…flotte flotte et reflotte…Je reste au sec et au chaud, 13° ce matin, pas le temps à mettre le short.

Durant le quatrième mois de convalescence forcée, je prends mon mal en patience.
Durant le quatrième mois de convalescence forcée, je prends mon mal en patience.
Durant le quatrième mois de convalescence forcée, je prends mon mal en patience.
Durant le quatrième mois de convalescence forcée, je prends mon mal en patience.

Je profite d’une accalmie pour foncer à Avignon et à mon cinéma préféré qui passe un film inconnu de beaucoup de monde : Breaking away de Peter Yates (1979). Peter Yates est surtout connu pour son fameux Bullit (1968) où il fait débouler des bolides dans les rues de San Francisco avec un certain Steve McQueen au volant. Mais dans ce film, les bolides sont remplacés par des vélos pour notre plus grand bonheur et ce, même si les américains ont la fâcheuse habitude de faire tourner les véhicules de toutes sortes sur des pistes ovales. Un groupe de jeunes venant des quartiers ouvriers de la ville (Bloomington, Indiana) fils de tailleurs de pierres, errent dans leurs vies tels des révolutionnaires très sages et rétifs à toute forme de soumission au monde du travail qui les attend pour les broyer, regardent avec mépris la jeunesse dorée de la ville qui se pavane dans les campus et frime à bord de leurs voitures de sport. Un des leurs, Dave, passionnée par le vélo, admiratif de la culture italienne jusqu’à en parler la langue dans sa famille, au grand désarroi de son père, pur américain de souche, de faire résonner la maison avec des airs d’opéra mais avec la connivence de sa mère qui lui concocte des petits plats de ce pays, va se faire passer pour un italien pour draguer une belle fille de l’université, va devenir le symbole de la lutte de classes de cette époque mais pas seulement par des bagarres ou des provocations. Et quand est organisée une course de vélo par ladite université et qu’on autorise pour la première fois un club de la ville à s’inscrire, c’est pour eux l’occasion d’humilier ces bourgeois plein d’arrogance. Sur un scénario de Steve Tesich (Karoo et Price pour les livres traduits), Peter Yates nous livre un film extra avec des dialogues hilarants, où les cyclistes italiens sont traités comme des fourbes et où les prolos sortent vainqueurs. Jouissif au possible !!!!

 

Le soir, je reçois un jeune cycliste de Rouen en balade en France. Une année sabbatique avant de plonger dans le monde magnifique du travail mais il a choisi le professorat et le sport. Ça ne devrait pas être trop pénible au début. Le pauvre arrive rincé et c’est pourquoi je n’ai pas hésité à le recevoir. J’ai d’ailleurs reçu un paquet de demandes le même jour de la part de cyclistes peu prévenants devant une météo pourtant annoncée catastrophique depuis plusieurs jours. Je n’ai pas répondu à tous. Mec bien sympa et sensible aux maux de ce monde, il sillonne le pays en rendant visite à ses ami.e.s ce qui me rappelle vraiment mon premier voyage. Bon, comme il le dit lui-même, l’hiver qui arrive, ça peut-être lui donner envie de rentrer en train dans sa Normandie natale mais au moins il aura profité jusque là d’un été exceptionnel pour pédaler.

Fin du mois et fin du moi

Je sors de la dernière échographie et c’est pas jojo. Ca s’arrangera pas comme ça a dit le mec. D’abord passer une IRM pour affiner le pronostique et après une opération si nécessaire. Va falloir que je trouve une infirmière accorte ou plus si affinités. Moi je dis ça mais je dis rien, si FUCK de chiotte…….et tout ça  cause d’un toubib de merde qui ne s’est pas donné la peine de faire un bon diagnostique lors de mon passage aux urgences de l’hôpital de Nîmes il y a quatre mois. Tout ce temps de perdu. Ça me troue.

Sinon ailleurs, je dirai même de l’autre coté de l’océan atlantique, dans un pays qui me tient personnellement à cœur, les choses ne vont pas très bien non plus. Le Brésil vire droite extrême et même si le programme de ce nouveau clown, ça va devenir un métier d’avenir, est complètement inexistant et se balade suivant l’air du temps ou les messages reçus sur les réseaux sociaux, il effraie par ses choix. Ses propos sont tellement ignobles et grossiers que l’on se demande bien comment cette société métissée et si joyeuse peut les prendre au sérieux mais je sais aussi qu’une frange de cette société, pour l’avoir côtoyée un peu lors de mon séjour dans ce pays, est incroyablement réactionnaire et hautaine sans oublier que la droite a été écartée du pouvoir pendant les presque quinze années de règne du PT et qu’elle attendait sa revanche de pied ferme dans une haine totale de ce parti. Elle a le pouvoir et le fric qui va avec et ses maisons sont très bien protégées par des gardes armés et quand on voit les résultats des élections, on s’aperçoit que c’est bien le sud, le plus développé, qui a voté Bolsonaro et que le Nordeste a voté pour Haddad. Les deux sociétés brésiliennes se dessinent donc clairement sur la carte du pays. On ne dansera plus la samba comme avant mais on la nommera peut-être A samba dos fascistas car cette musique vient bien de Rio.

Attendons la réaction des intellectuels et des artistes et les deux mois qui nous séparent de son investiture.

Pour ce qui est des premières déclarations, on voit déjà le tableau noir qui se dessine : « Je vais supprimer A Folha de São Paulo ». Ben voyons. C’est le quotidien qui a dénoncé les fraudes et les fausses nouvelles émises par ses partisans durant sa campagne. Heureusement ce journal est assez solide pour se passer de subventions mais ça craint tout de même.

On se retrouve en novembre et c’est déjà demain.

Durant le quatrième mois de convalescence forcée, je prends mon mal en patience.
Durant le quatrième mois de convalescence forcée, je prends mon mal en patience.
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