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Le blog de didier falleur pensées nomades

Coupable de tout – Herbert Huncke – préface de William S. Burroughs et Bernard Comment – Seuil – 480p – 2009

didier falleur

Né en 1915, Herbert Huncke prend vite la tangente et se retrouve seul dès l’âge de 15 ans. Il raconte sa vie dans ce livre  qui étonne par la franchise des propos qu’il tient. Il fréquente les prostitué.e.s, les dealers, les musiciens (Dexter Gordon entre autre), les poètes, les acteurs de ce monde souterrain qui hantent la 42° rue de N.Y., ville qu’il décrète être son univers après avoir roulé sa bosse dans d’autres villes en voyageant dans des trains de marchandises. Il bosse de temps en temps, soit en s’engageant comme aide cuistot sur des bateaux qui commercent avec les îles du pacifique ou l’Amérique du sud, ou sur terre, dans des petits boulots. Mais l’argent lui file entre les doigts, dépensé avant même d’être gagné dans les drogues de toutes sortes. Il trafique un peu, fait des cambriolages (plus de 100), pique ce qui traine dans les voitures, squatte des apparts avec des ami.e.s, se fait payer des piaules d’hôtel par des mecs  de passage.

Mais dans cette vie de misère, il va aussi rencontrer des personnages qui vont devenir célèbres comme Kerouac (qu’il considère un peu comme un petit bourgeois), Ginsberg (avec qui il partage un appart) et Burroughs (qui lui demande de lui faire sa première injection prétextant qu’il veut étudier ses effets)  et qui vont se servir de son expérience pour écrire et raconter la Beat Génération. Le mot Beat viendrait de Huncke lui-même.

Il nous raconte tout cela avec beaucoup de simplicité et on se demande comment il a pu passer à travers ça et atteindre l’âge respectable de 81 ans (logé au Chelsea Hôtel dont la chambre était payée par Andy Garcia du Greateful Dead). Mais cet homme était profondément humain et n’a pour ainsi dire jamais trahi ses amis, sauf un mais il l’avait parait-il bien mérité. Il a fait de longs séjours en prison mais n’en est jamais ressorti détruit. Il aimait la vie et se demandait souvent pourquoi on ne lui fichait pas la paix s’il avait envie de se droguer et ne faisant de mal à personne.

Le livre est une compilation de tous les écrits de Huncke et même s’il se répète parfois dans des histoires semblables mais racontées différemment, il nous offre une rencontre intime avec un NY et une époque étonnante dont Huncke était un peu le héros.

Coupable de tout – Herbert Huncke – préface de William S. Burroughs et Bernard Comment – Seuil – 480p – 2009
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