Jour 21 : Boulogne >> Berck plage par la vallée de la Course, Montreuil, Etaples, Le Touquet, Stella et Merlimont plages – 95km
Temps gris ce matin, ça change tout le temps. Je repars par le même chemin fait hier avec Véro mais pour continuer
vers Desvres (cité de la céramique, beaux panneaux en grès dans la ville et Maison de l’artisanat d’art avec quelques belles choses) et la vallée de la Course par une méchante cote pour y accéder, après c’est plus tranquille. Montreuil très belle ville fortifiée (picnic) et le Touquet-Paris-Plage, ville de très riches, très très…..golfs et immenses maisons vides. On pourrait y loger quelques migrants.
Stella et Merlimont offrent un décor plutôt moche (désuet me dit Cap par texto) et j’arrive à Berck quand même plus vivante. J’ai le temps avant l’arrivée de mon hôte alors j’en fais tout le tour jusqu’à l’embouchure de la baie d’Authie où des phoques bien grassouillets se la coulent douce sur le sable à moins de 100m. Ça attire la foule. Gilles m’accueille avec un super repas végé et toutes les indications pour le trajet de demain. Sportif aussi mais avec option natation en plus du vélo.
Jour 21 : Berck >> Le Tréport-Eu par la cote mais surtout la baie de Somme – 80km
J’ai de la chance, Gilles ne me vire pas à 6h30 car il travaille chez lui aujourd’hui. Il me dit que d’autres cyclistes n’ont pas eu cette veine. Départ 9h00 vers Fort-Mahon Plage pour voir la baie d’Authie de l’autre coté mais c’était mieux à Berck. Quend Plage et encore quelques golfs. Domaine de Marquenterre, 10 balles pour voir des canards, je passe mon tour. Arrêt prolongé au Crotoy et la vue immense sur la baie de Somme. J’arrive à marée haute et le temps du repas elle sera descendue très loin. Magique !!!
Je tombe par hasard sur la gare du train à vapeur qui va jusqu’à St Valery….bol !!!! J’embarque (10 balles bien mieux utilisés que pour des canards). Les manœuvres de la loco passionnent tous les passionnés (comme moi) et nous partons dans un nuage de vapeur et à grands coups de sifflets. Une heure de voyage à travers le temps et la campagne. Manque plus que les indiens pour nous attaquer dans la plaine. https://www.youtube.com/watch?v=qcF7Twr_oKk. Dans l’église de magnifiques ex-voto en maquettes de bateaux.
St Valery, Le Hourdel, derniers regards sur la baie. Je ne m’en lasse pas. Cayeux et détour par l’intérieur pour éviter les descentes, Mers les Bains et enfin le Tréport ou plutôt Eu et l’AJ pour ce soir. Désuète mais j’ai une piaule avec sdb pour moi seul. Je n’ai pas envie de descendre jusqu’au Tréport pour diner (10 bornes AR) alors je fais un tour dans Eu et par hasard, je rencontre une librairie ouverte à c’t’heure (19h30) et des gens attablés à boire des breuvages qui ressemblent étrangement à des bières, je demande si je peux m’immiscer et accord donné je m’installe et fais de même. Le libraire propose des livres, des jouets, des cartes Plonk et Replonk (ça me rappelle quelque chose) et donc un choix de bières très personnel à tel point que je n’en connais aucune. C’et une blague ???? Sous ses indications je commence par une Le Fort triple 8.8° (Brasserie Omer Vander Ghinste). Une tuerie !!!! Il me fait gouter ensuite (dans son verre) une George IV vieillie en fût de whisky mais je me rabats sur une Vicaris triple 8.5° (Brasserie Dilewyns) du même acabit….Vache, j’ai failli mourir sans connaitre ces bières !!!!
On échange sur les livres et la politique locale (certains d’entres eux dont le libraire sont élus) et après toutes ces vitamines parfaites pour reconstituer les sels minéraux (belle excuse), j’ai besoin d’un truc à manger et ils me conseillent la pizzeria d’à coté qui semble parfaite « Tu viens de notre part ». Quand je sors de table ils sont toujours entre eux à discuter…..sacrée ambiance ! Dodo.
Jour 22 : Eu- le Tréport >> Sassetot le Mauconduit via la cote, l’intérieur, Dieppe, Varengeville, Veules-les-Roses, St Valery en Caux, Veulettes, Petites et Grandes Dalles et enfin Sassetot -100km
Ça crachine ce matin. Deux cyclistes belges me montrent le tracé de la Véloroute du Lin et je la reporte sur ma carte. Ils viennent de Caen et en ont un peu raz le bol du vent de face. Je sais, j’en ai profité dans l’autre sens mais ça va changer à partir d’aujourd’hui pour moi. Je fais le tour de la ville et je découvre qu’il y a un funiculaire qui monte les gens gratos. Trop fort le Tréport !!!! Du coup me voila vite en haut, c’est toujours ça de pris. Option intérieur pour éviter les Veuleuses (vallées qui vont à la mer) et ainsi les montées et descentes successives. Tiens, une centrale nucléaire (Penly). Je passe avant de trépasser. Dieppe et sa magnifique cathédrale où les ex-voto rappellent les courageux qui sont partis peupler la Canada et une figuration sculptée de 1530 en l’honneur des premiers navigateurs dieppois et des plaques de marbre les exploits de chevaliers morts à Azincourt et Poitiers. Ça nous rajeunit pas. Je me goure en sortant de la ville, grosse cote et trafic. Je récupère une petite route vers Varengeville. Crotte, je rate la chapelle et les vitraux de Braque. Pas trouvé. Incursion intérieure puis Veules les Roses et St Valéry.
Tout cela est vraiment charmant. Tiens, une centrale nucléaire (Paluel) le temps se gâte et le crachin arrive. Encore les influences néfastes de l’atome. Velettes, ça caille un peu et je m’offre un thé l’hôtel les Frégates. Belle adresse courtoise. Derniers km sous le soleil (ça change tout le temps) pour Sassetot (le château de Sissi), une bouteille de Morgon pour ce soir à la supérette du coin et me voilà rendu. Oufti, belle journée !!!! La famille m’accueille : Corinne, Olivier et les deux garçons Yanis et Enzo et le chat Nougat (y’a aussi de perruches mais en cage). Pour dormir j’ai droit à une petite cabane en bois dans le jardin près du potager en permaculture. Belle compagnie et repas végé avec les salades du jardin et des légumes à gogo. Top !! Olivier me raconte leurs aventures à vélo entre Sassetot et La Rochelle, 900 bornes avec remorque. Le garage contient au moins 15 vélos, à 4 chacun suivant la discipline, ça fait le compte. Le Morgon ne tient pas ses promesses (pas bio mais y’avait que ça en boutique). On va tous dormir tôt (chacun de son coté bien sur).
Jour 23 : Sassetot >> Le Havre via Fécamp, Etretat et la campagne – 70km (ça fait 1320 jusque là)
Grand beau au réveil mais toujours vent de face. Étape à Fécamp et son joli port de pêche et pause déjeuner à Etretat. Là, faut que je vous raconte. Alors que je dégustais pénard une tartine au maroilles (bio la tartine) sur un banc en face de la plage, v’la t’y pas que je sens un courant d’air et un goéland me la pique alors que je l’ai presque dans la bouche. Je sens encore son frôlement dans le coin de mon nez. Et qu’il se dépêche de l’engloutir quitte à s’étrangler. Ah, j’aurais bien aimé qu’il clamse sur place l’enfoiré !
Gaffe à la suivante et je garde mon opinel bien ouvert au cas où. D’autres personnes me disent qu’elles ont eu droit à la même déconvenue. Je ne suis pas le seul à m’être fait piller. Pour le dessert je redouble de prudence. Sinon, cette petite ville est toujours aussi belle avec cette vue sur la falaise même si envahie de touristes chinois (dingue, jusque là qu’ils viennent). 30 bornes pour finir à travers la campagne et j’arrive au Havre à 16h00. Repos pour deux jours.
Jour 24 : Le Havre, la ville à Édouard.
Hier soir déjà j’ai fait une grande balade dans la ville pour me rendre compte du décor après un mezzé pas dégueu en face du Volcan de Niemeyer. Classe !! Grandiose. J’adore. Cette église en béton avec sa flèche qui grimpe à 107 mètres, c’est le béton dans toute sa splendeur. Les places ou règne une vie étonnante (pléthore de bars). Je vais jusqu’à la mer. Lumière magnifique sur la plage, reflets dans la tour qui contrôle l’entrée du port, la fameuse sculpture de containers et les grandes avenues larges bordées des immeubles de Perrey, l’architecte de la reconstruction. Si on regarde les détails des colonnes, on s’aperçoit qu’elles sont toutes travaillées avec des motifs floraux ou autres et les façades se succèdent dans une déclinaison de béton travaillé différemment. Beaucoup d’élégance dans ce que l’on pourrait croire massif. Cette ville est une vraie réussite. Enfin ce que j’en vois pour le moment.
Samedi matin, l’église est ouverte et je peux admirer le jeu de lumière des vitraux qui l’entourent et montent jusqu’au sommet de sa flèche. Impressionnant. En cherchant la carte du coin, j’arrive forcément à la plus belle libraire de la ville, La Galerne. Magnifique elle aussi avec un bar, un resto et des canapés pour lire tranquille. Je discute un bon moment avec une des (30) libraires qui y officient et je repars après avoir après avoir appris qu’un festival du polar se trouvait sur la plage. Ah ben ça s’appelle ‘Polar à la plage’ justement. J’y vais direct et j’y reste une bonne partie de la journée pour des petites mises en scène théâtrale et des lectures (Marc Villard et sax) et la pétition pour les subventions promises et non versée par la mairie (3000 au lieu des 6000) ce qui a un peu réduit les animations (je signe et signe pour des copains : Jean Paul, écrivain de polar aussi et Florence). Je fais encore un grand tour à vélo et je rentre à l’hôtel.