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Le blog de didier falleur pensées nomades

Trois films de Lionel Rogosin : On the Bowery (1956) - Come Back Africa (1959) - Good times, wonderful times (1960)

didier falleur
Trois films de Lionel Rogosin : On the Bowery (1956) - Come Back Africa (1959) - Good times, wonderful times (1960)
Trois films de Lionel Rogosin : On the Bowery (1956) - Come Back Africa (1959) - Good times, wonderful times (1960)
Trois films de Lionel Rogosin : On the Bowery (1956) - Come Back Africa (1959) - Good times, wonderful times (1960)
Trois films de Lionel Rogosin : On the Bowery (1956) - Come Back Africa (1959) - Good times, wonderful times (1960)
Trois films de Lionel Rogosin : On the Bowery (1956) - Come Back Africa (1959) - Good times, wonderful times (1960)

On the Bowery

 

C’est le nom d’une rue de NY. En 1956, c’est un lieu à part, ni oublié ni de non droit, tout simplement une rue où des pauvres vivent, des hommes surtout sans travail, sans logement ou très précaires. On y suit Ray, un cheminot qui revient d’un chantier à Jersey. « Ouais, les lits sont propres et c’est moins dur qu’ailleurs ».

Le petit pécule qu’il a gagné va vite partir en coups offerts aux autres biens contents de profiter du gars et il se retrouve vite sans rien lui aussi. Recherche de travail, galère, errance et alcoolisme.

Mélange de documentaire et de fiction, la caméra de Rogosin s’insinue dans ce monde de misère sans jamais proposer autre chose que la réalité brute et à part trois acteurs tous les protagonistes sont les propres habitants du quartier. Dans ce pays qui se vante d’être le plus puissant du monde, Rogosin filme les laissés pour compte et si l’esthétisme du noir et blanc est somptueux, les images puissantes laissent le gout amer de la misère et de l’alcoolisme. On reste abasourdi par ce témoignage.

 

Come back, Africa

Raconte la vie de Zacharia qui, obligé de quitter son village et sa famille, se retrouve à Johannesburg en quête de travail. Il va se trouver confronté aux lois des blancs qui l’empêchent de vivre dans la ville sans droit de résidence. En attendant il se fait embaucher comme mineur, puis homme de maison et ouvrier dans un garage. Rogosin filme en cachette les masses d’ouvriers sortant du train pour travailler en ville, le racisme permanent, l’exploitation, la misère dans les townships. Il nous fait entendre la voix de minorités, ouvriers, intellectuels et artistes comme l’apparition magique de Miriam Makeba. Lionel Rogosin laisse ainsi un témoignage unique de ce pays vivant sous l’apartheid.

 

Good times, wonderful times

Ayant du fuir son pays pour avoir combattu la bombe atomique et s’être fait traiter de pro russe, Rogosin se retrouve en Angleterre et filme une soirée mondaine de Londres où des gens, plutôt jeunes, dansent et picolent abondamment. On se trémousse sur des airs yéyés, on parle de tout on parle de rien mais on a des avis sur tout avec ce détachement incroyable de la bourgeoisie branchée de l’époque.

« La guerre, les meilleurs moments de ma vie ». disent des anciens de la grande…..

« Une guerre, ça équilibre la population ». Des jeunes…..

Et à chaque fois qu’une telle ineptie est dite, Rogosin montre des images des atrocités des combats, des enfants, des camps, des soldats congelés sur le front russe. Deux années de recherches d’images pour la plupart inédites pour contrebalancer d’une manière définitive (on espère) les amateurs de sensations fortes. Pour terminer, des images d’Hiroshima et le discours de Martin Luther King au Capitole : »I have a dream ».

Bertrand Russel, ardent combattant de la bombe, apparait aussi. Un film radical qui n’a pas été possible de voir à l’époque mais qui a été montré dans des nombreux campus et à aidé à la prise de conscience de la jeunesse sur l’ignominie des guerres. On reste totalement halluciné par les propos de cette société londonienne et par les images chocs que Rogosin a compilés tel un flot d’horreurs et de folie collective. Indispensable !!!!!

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